06 January

Feature: Elizabeth Debicki for Madame Figaro


 

Une stature inhabituelle : 1,90 m, soit bien plus que Geena Davis, Sigourney Weaver ou Nicole Kidman, réputées être les plus grandes actrices de Hollywood. Une taille qui fait sa singularité et en impose. Une taille qui, avant qu’elle ne devienne une force, fut d’abord une malchance pour Elizabeth Debicki : trop grande pour tout, surtout pour devenir ballerine, son rêve d’enfant et le métier de ses deux parents, danseurs classiques. Tout cela est derrière elle quand on la rencontre à Paris, où elle est née il y a trente-deux ans, par hasard, au gré des pérégrinations familiales.

La voilà chez Dior, dont elle est ambassadrice joaillerie. De grands yeux clairs de chat mélancolique, un sourire énigmatique, qui trahit peut-être une lucidité amusée sur le monde qui l’entoure, un port d’altesse, des jambes longues comme un soir de Noël à Balmoral : telle est cette comédienne cosmopolite, de nationalité australienne, découverte en 2013 dans Gatsby le Magnifique, de Baz Luhrmann, aux côtés de Leonardo DiCaprio, puis vue notamment dans Tenet, de Christopher Nolan. Qui d’autre qu’elle pouvait incarner le rôle de Lady Diana dans la cinquième saison de la série à succès The Crown, diffusée depuis novembre sur Netflix. Rôle qu’elle a déjà retrouvé pour la sixième et dernière saison, dont le tournage vient de s’achever.

Après Naomi Watts (Diana, d’Oliver Hirschbiegel), Emma Corrin (The Crown, saison 4) Kristen Stewart (Spencer, de Pablo Larraín), Elizabeth Debicki est entrée dans la liste VIP des actrices qui ont eu le privilège d’évoquer la cultissime princesse de Galles. Pour Debicki, c’est durant les six dernières années de sa vie, entre 1991 et 1997, les années les plus tumultueuses de son existence et les plus périlleuses qu’ait connues la monarchie anglaise, avec l’incendie du château de Windsor, le divorce des enfants d’Élisabeth II, le Camillagate, les règlements de compte par interviews interposées entre Charles et Diana, la biographie explosive d’Andrew Morton et le divorce du couple princier. Six années capitales, selon Peter Morgan, l’auteur de la série, durant lesquelles la jeune princesse perdue se transforme en altesse combattante qui prépare son évasion.

À cette époque, certains ont stigmatisé Lady Diana, la jugeant déséquilibrée, fragile, superficielle, enfant gâtée… Alors, pour ces raisons, elle s’est défendue vaillamment, a utilisé les médias pour se faire entendre, dire sa vérité de femme, de femme malheureuse, trompée et sous-estimée. «En cela, je la trouve très moderne, très féministe, avance Elizabeth Debicki. Elle a participé à l’émancipation des femmes en difficulté, qui, grâce à elle, ont osé s’exprimer sans crainte.» Telle est la vision de la princesse de Galles que l’actrice a choisi de montrer. «Non pas une princesse rebelle ou capricieuse, ajoute-t-elle, mais une princesse révolutionnaire, celle qui a été la première à briser les tabous en rompant le silence de mise à la Cour.» [More at Source]

Comments are closed